Du bio et de l’élevage grandeur nature dans l’Auxerrois

IMG_4602.JPG
Type d'information
  • Actualité

Résumé

Pour convertir une exploitation en bio, différentes stratégies sont envisageables : celle du lycée d’Auxerre allie intérêt pédagogique et complémentarité entre les productions animales et végétales.

Informations utiles

Un joli bâtiment en bois abrite un troupeau de 60 vaches laitières dans une zone de grandes cultures, nous sommes au lycée d’Auxerre. A l’intérieur de ce bâtiment lumineux et bien ventilé deux choses nous marquent :
- des logettes abondamment paillées avec une litière blanche qui contient beaucoup de chaux
- un troupeau où des vaches de différentes couleurs coexistent

François Humeau directeur de l’exploitation avec ses deux salariés nous présentent le troupeau et les infrastructures. “Notre choix est de travailler sur la rusticité, nous faisons du croisement. Nous sommes partis d’un troupeau Prim Holstein et de quelques Brunes des Alpes. Dorénavant, pour être en phase avec la vache emblématique de Franche Comté, nous faisons un croisement ProCross pour introduire de la robe rouge de la Montbéliarde” présente François Humeau. Des doses sexées sont utilisées pour générer les futures femelles de renouvellements sur une vingtaine de vaches. Les autres sont inséminées avec des taureaux à viande pour procréer un veau dont la valeur marchande est intéressante. “Pour ma part, c’est important que les lycées agricoles s’engagent dans la qualité, le label AB répond à ses exigences et surtout permet de remettre en cause en profondeur son système, malgré une conjoncture bio non encourageante” affirme Francois Humeau

Une attention particulière est portée sur le pâturage. Les paddocks sont proches du bâtiment et des points d’abreuvement permettent d’avoir une eau abondante et de qualité.

“Notre objectif est de rechercher l’autonomie de l’exploitation pour un objectif de résilience“ affirme François Humeau. Pour ce faire, le choix ne s’est pas porté sur la seule autonomie de l’atelier lait, mais sur une recherche d’autonomie à l’échelle de l’exploitation voire du territoire. “Notre assolement prend en compte les besoins pédagogiques des filières productions végétales, nous avons emblavé avec des cultures de vente : 7 ha d’orge, 15 ha d’épeautre, 16 ha de tournesol, 30 ha de blé. Et nous rachetons des fourrages en deuxième année de conversion bio ou en AB tel que le cahier des charges l’autorise ”.

Cette exploitation de 170 ha dont plus de 95% des terres sont en AB. Ces sols sont principalement calcaires avec une forte présence de cailloux et une faible capacite de réserve en eau qui est accentué par une pluviométrie faible (-moins de 700 mm). Les cultures de printemps ne sont donc pas favorisées par ces conditions difficiles.


L’exploitation est certifiée HVE 3, avec 6.3 ha de vigne qui sont conduits avec trois cépages emblématiques du territoire (le pinot noir, le chardonnay et l’aligoté). Ces parcelles sont très caillouteuses. Les travaux en vert sont des supports d’enseignement particulièrement pour les formations du CFFPA d'Auxerre ainsi que les apprentis du CFA. L’ensemble de la production est commercialisé aux caves Bailly Lapierre pour élaborer des crémants de Bourgogne, Côtes d’Auxerre….
Date de publication 13.12.2023