Un site chargé d’histoire, dans un lieu insolite : nous sommes ébahis devant le château ses dépendances ainsi que la cathédrale dans un lieu clos, aux portes de Paris. Thierry Techer (chef des travaux et coordonnateur pédagogique) nous accueille dans le jardin potager où s’affaire plusieurs groupes de personnes de différents âges. Thierry Techer et Hervé Longy au milieu des poiriers (credit photo Cedric Boussouf)
Six carrés potagers, dans lequel travaillent des apprenants, souffrent comme la plupart des jardins français, d’une météo hostile cette année. « Notre jardin est conduit en AB depuis plus de 5 ans, notre projet s’articule autour d’un jardin à la française, de la permaculture et surtout d’agriculture urbaine » précise fièrement Thierry Techer. “Certes nous sommes garants d’une histoire et d’un savoir-faire particulier” en nous montrant des poiriers formés en gobelet avec huit départs “nous nous adoptons aux enjeux actuels, nous avons remplacé les charrues par un actisol pour fissurer la terre, ainsi qu’une rotobêche pour préparer nos sols” stipule Thierry
Gregory Tierce, responsable des formations, nous dévoile des pistes d’actions vers lesquelles le campus souhaite s’engager. Introduire dans les assiettes des convives des légumes et des fruits provenant des jardins du lycée horticole, valoriser la biodiversité du site pour lequel un premier diagnostic révèle 178 espèces végétales et 31 espèces d’oiseaux. Un partenariat avec la Maison de la Nature et de l’arbre ainsi qu’un bureau d’étude a permis de réaliser un état initial de la biodiversité ainsi que des pistes d’amélioration qui permettront de mettre en place des infrastructures écologiques tout en sensibilisant les jeunes du Campus.
Un public accueilli très hétéroclite
Le campus éducatif et écologique Saint Philippe dépend des Apprentis d’Auteuil. Il regroupe un collège et deux lycées professionnels et accueille plus de 600 apprenants. Affichée sur de nombreux murs se trouve l’inscription suivante, telle une devise : « la confiance peut sauver l’avenir ».
Des apprenants de tous niveaux viennent apprendre des métiers dans ce campus. Thierry Techer nous explique qu’il accueille des publics en grande difficultés mais aussi des teams building où il s’agit de se reconnecter à la terre pour une journée.
Manon Roche (credit Photo Cédric Boussouf)Manon Roche, responsable de l’atelier maraichage, avait envie de se reconnecter durablement à la nature à la suite de l’épisode Covid. « J’avais un monde sans nature, ma vie manquait de sens » nous avoue-t-elle. Avec l’association Esperem, elle a réalisé une formation de courte durée où elle découvert le site du campus de Meudon. « Au départ, je voulais œuvrer dans les espaces verts pour rendre les villes plus vertes » précise Manon « Finalement le maraichage donne plus de sens, mes légumes nourrissent des hommes !» Passée d’une carrière dans le journalisme télévisé, formée en agriculture avec l’obtention d’un BP REA, Manon Roche ne regrette rien, elle se trouve totalement épanouie et de plus elle accompagne des jeunes !
