Neuvic  : de la viande bio pour les cantines du territoire

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Résumé

Pour une meilleure cohérence avec les besoins du territoire et la pédagogie, la ferme du lycée agricole de Neuvic repense son système d’élevage pour de la viande bio issue d’un troupeau nourri à l'herbe

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“A quoi sert mon exploitation ? “ s'interrogeait à son arrivée le Directeur de l'établissement de formation de Haute Corrèze Éric Cazasus. Aucune des formations (Seconde Nature Jardin Paysage et Foret, Bac pro gestion des milieux naturels et de la Faune, BTS Gestion et protection de la nature ou BTS Développement et animation des territoires ruraux) sur le lycée Henri Queille n’avait besoin de technicité agricole. La loi EGALIM qui impose 50% de produis sous SIQO dont 20% de bios était une opportunité à saisir. La ferme du Manus entame alors une conversion en mai 2020 et qui l ‘amènera à fournir les 20% de produits biologiques à la cuisine centrale.

En effet, l'établissement de Haute Corrèze possède une cuisine centrale qui prépare quotidiennement des repas pour 1300 élèves issus de l'école primaire, du collège, deux lycées de l'éducation nationale et bien entendu du lycée agricole Henri Queuille. Valoriser des produits locaux et bios étaient une évidence pour Julie Leroux, secrétaire générale de l’établissement. Elle précise : “nous proposons un système clé en main permettant aux agriculteurs de s’exonérer du code des marchés publics” … et renchérit : “notre idée est de valoriser cette expérience auprès de différents acteurs pour montrer qu’il est possible légalement d'intégrer des circuits courts dans des restaurants scolaires”.

  • Un système d’élevage repensé

Eric Cazasus précise : “les jeunes ne veulent pas manger que des plats en sauce, il fallait que nous innovions pour réaliser des produits à griller : steaks hachés et saucisses”. Cette réflexion se répercute sur les animaux produits par l'exploitation. Avec 148 ha principalement en herbe, il faut des animaux qui la valorise et des produits qui se finissent au pâturage. Victoire Carton, jeune directrice d’exploitation, renchérit : “c’est le système fourrager qui dicte la taille du troupeau. Nous avons réduit à 65 vaches allaitantes limousines pour pouvoir finir en bio des animaux à l'herbe, comme des bœufs rajeunis ou des génisses”.

Toujours animée d’une réelle volonté de faire le lien entre les techniques agricoles et les enseignements liés à l'environnement, l‘exploitation va intégrer le réseau de site d’observation des coprophages au côté d’ EPLs (Bourges, Melle, Vic en Bigorre, Dol de Bretagne, La Bretonnière, Rochefort Montagne, Saint Pouanges, Guingamp, Sées), d’une station expérimentale de l’’INRAe (Centre Val de Loire), et d’agriculteurs du réseau Paysans de Nature. Ainsi sera tester ce printemps un protocole d’évaluation de la qualité des services écosystémiques de la guilde des coléoptères coprophages. Cette démarche est accompagnée par le Muséum National d’Histoire Naturelle, Reso’them, et l’Université Montpellier Paul Valéry). En clair, il s’agit de mesurer l’impact des traitements sur les bousiers et d’aborder avec les apprenants les effets des intrants chimiques en élevage. Ainsi après avoir été exemplaire sur l'installation d'abreuvoir mettant en défens les cours d’eau, cette exploitation continue ses efforts en veillant à une meilleure intégration environnementale de son activité.